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L'Art et l'évolution des canons de beauté féminins

Dernière mise à jour : 10 janv. 2023

Saviez-vous que l’expression désignant une belle femme « c’est un canon » vient du grec « kanôn » ? Il s’agit initialement de la règle qui, selon le sculpteur Polyclète (Vème siècle), définit les proportions de la beauté idéale en peinture ou en sculpture.

Loin d’être une pure logique mathématique, le kanôn se métamorphose au fil du temps de l’histoire et des évolutions sociologiques. Ces règles formelles sont indissociables de la place accordée à la femme dans la société, dont la représentation picturale est le reflet.

Mais que révèlent donc les canons de beauté selon les périodes artistiques ? En voici un rapide aperçu chronologique…


La préhistoire : toute en rondeur !


Les premières représentations féminines nous viennent de la préhistoire. A cette époque, la femme est perçue de façon relativement primaire puisque son rôle principal est de donner la vie.

D’aucuns diraient aujourd’hui qu’il s’agit d’une perception légèrement réductrice, mais il s’agit en fait d’un rôle sacré : la femme apparaît presque comme une déesse que l’on vénère pour sa fécondité.

Elle doit alors être représentée dans toute sa rondeur, symbolisant la maternité mais aussi l’abondance. Pour illustrer cette période, quoi de mieux que la célèbre Vénus de Willendorf ?


La vénus de Willendorf - 24 000 av.J.-C.



Antiquité : femmes déesses athlétiques


La représentation des femmes ordinaires est sobre, on préfère alors celle des muses et déesses antiques qui révèlent des corps dont la nudité est assumée (surtout chez les Romains) quoique quasiment dénuée d’attrait sexuel. Le rôle des déesses se diversifie et ne se cantonne plus à la reproduction, à l’image d’Athéna, déesse de la stratégie guerrière ou encore Diane chasseresse.

Les canons féminins s’illustrent donc par des hanches plus étroites, des poitrines moins plantureuses, et des corps athlétiques.

L’arrivée du christianisme à Rome, entre le Ier et IIème siècle va progressivement influencer l’art et couvrir les femmes de tissus drapés dans un souci de pudeur religieuse qui finira par s’imposer complètement.


Amphore - Ve siècle av.J.-C.



Moyen-Âge : prévalence de la figure mariale


Dans l’Occident chrétien médiéval, le sens du péché originel et son expiation changent la sexualité. À l’image de Ève, le corps de la femme est perçue comme un élément de tentation pour l’homme et sa représentation se fait donc plus rare. Cependant la Vierge Marie, mère de Dieu, propose une figure maternelle parfaitement pure et vertueuse, dévouée à son rôle de mère. Elle devient le principal modèle des artistes et cela fera d’elle, encore aujourd’hui, la femme la plus représentée dans l’Art.


Vierge d'humilité - XIVe siècle


Renaissance : exploration des formes


La Renaissance marque un véritable essor artistique en Europe. L’étude des proportions pousse les artistes à revoir leur façon de dépeindre les corps et cette recherche dénude à nouveau les sujets. Bien que la société soit encore très croyante, la représentation de la femme se libère de la moral religieuse chrétienne et les déesses antiques redeviennent même source d’inspiration, à l’image de la Vénus de Botticelli. Les peintres se plaisent à explorer de nouveau les formes féminines. Le kânon impose alors une femme au teint pâle, à la longue chevelure dorée et aux formes assumées.


La Naissance de Vénus - Sandro Botticelli - 1484



XVIIème et XVIIIème siècles : femmes plantureuses


Au fil du temps, les tableaux représentent moins une idée allégorique et davantage une femme réelle, la personnalité propre du sujet prend de l'essor. Les retours sur la mythologie classique sont néanmoins les passages obligés des artistes faisant leurs humanités. Rubens, artiste majeur de cette période, imposera son idée du kânon avec sa célèbre oeuvre des Trois Grâces (1639). Ce dernier dépeint trois femmes aux attitudes antiques mais dont la corpulence ronde illustre l’opulence.


Les Trois Grâces - Pierre Paul Rubens - 1639



Les années folles : retour des kânons antiques


Les années folles puisent leur inspiration dans les représentations antiques. C’est le retour de la femme mince et élancée au corps athlétique et presque androgyne. Les cheveux sont courts, le teint pâle et les attributs féminins tels que la poitrine ou les hanches se font très discrets.

Cette période installe durablement le canon de la femme mince bien que les formes féminines réapparaissent progressivement après la guerre.


Portrait de Madame Elena Olmazu - Albert Braïtou Sala - 1931



Déesse, mère, séductrice… La femme aura expérimenté bien des statuts sous la main des artistes occidentaux ! Ces mêmes statuts influencent directement les kânons et nous en apprennent beaucoup sur la perception de la femme dans la société selon les époques. Il demeure néanmoins un point commun au-delà de la diversité de ces traits : la femme fascine l’oeil de l’artiste depuis toujours.


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